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En 1994 débute au Rwanda, petit pays au cœur de l’Afrique, l’avant-dernier génocide du XXe siècle. Le soir du 6 avril 1994, l’avion du président, Juvénal Habyarimana, est abattu. En quelques heures, la ville de Kigali est quadrillée de barrières tenues par les miliciens Interahamwe. La chasse aux opposants politiques et à toute personne désignée par sa carte d’identité ou son faciès comme « Tutsi » commence.
En moins de cent jours, près d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants trouvent la mort et ce dans l’indifférence internationale. A la machette, à la massue, à coups de fusils, de grenades, noyés ou brûlés vifs, hommes, femmes, enfants, vieillards seront exterminés dans les villes, sur les collines, dans les églises. Face à une telle horreur s’impose le devoir de mémoire, de compréhension des mécanismes et des complicités historiques sous-jacents autant que la diffusion de la connaissance d’un épisode historique, étroitement lié à l’histoire coloniale européenne et souvent négligé en Occident.

 

Planifié de longue date et organisé essentiellement sous les ordres du Hutu Power, ce crime des crimes contre l’Humanité se déroule dans l’indifférence de la communauté internationale et sur fond de guerre d’influence hégémonique entre pays occidentaux dans la région des grands lacs africains. Certains de ces pays ainsi que l’ONU ont reconnu en partie leur part de responsabilité dans le génocide des Tutsi. Néanmoins, très peu d’actions concrètes de réparation sont entreprises en faveur des victimes survivantes qui continuent à faire face aux conséquences multiples et multiformes du génocide et aux discours négationnistes banalisant la gravité du crime.


C’est pourquoi il est impératif d’affirmer la mémoire du génocide des Tutsi pour rappeler à l’Humanité que, malgré les bonnes résolutions et les discours qui ont suivi les génocides des Arméniens, des Tziganes et des Juifs, il y eut un autre génocide face auquel nous sommes restés silencieux.

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